jeudi 2 décembre 2010

Résumé de course de Vincent: Ironman Cozumel 2010




Pour bien comprendre l'expérience d'un Ironman, ce résumé de course englobera l'ensemble de mon séjour sur l'Ile de Cozumel surnommée Heaven on Earth!

JEUDI LE 25 NOVEMBRE 2010: VOYAGEMENT ET ARRIVÉE SUR L'ILE.

Le voyagement Montréal-Toronto et Toronto-Cancun s'est bien déroulé pour Roger et moi. Bernard est arrivé la journée d'avant à Cozumel, soit mercredi. De Cancun, nous devions prendre un troisième vol en direction de Cozumel. Vol qui ne fut pas de tout repos: petit avion carré datant probablement des années 50 ou 60 qui est sans aucun doute interdit de vol au Canada, fumée de condensation dans l'avion pendant le vol (fumée également présente dans le windshield). Une fois l'avion posé au sol, en parlant avec des américains participant au Ironman, je me suis exclamé: ''The worst part of our Ironman is over!''.

Nous avons ensuite pris le taxi en direction de notre ''resort'', le Allegro Cozumel. Un ''resort'' correct selon les dires de mes comparses qui en ont vu plus d'un. Pour moi, il s'agissait de ma première expérience dans un tout-inclus. La plage était toutefois d'une qualité exceptionnelle. Roger et moi nous sommes alors installé dans nos chambres respectives et nous sommes allé rejoindre notre accolyte Bernard pour un petit jogg d'environ 4-5 km, histoire de se dégourdir les jambes de cette longue journée de vols. La journée s'est ensuite terminée par 2-3 margaritas et un souper, question de célébrer le début de ce long périple.

VENDREDI LE 26 NOVEMBRE 2010:

La journée débute avec un déjeuner suivi d'un entraînement de natation au site de la course. Le parcours de natation est situé au Parc Chankanaab, où l'on retrouve un bassin fermé par des quais avec des dauphins. Il y a également d'autres créatures marines comme des tortues de mer, des raies et des lions de mer, que nous n'avons pas eu la chance de voir. L'eau de la mer à Cozumel est d'un bleu turquoise et cela rend la natation très spectaculaire. Le clou du spectacle est sans contrefit les merveilles sous-marines que l'on peut apercevoir en nageant: poissons tropicaux de toutes sortes de couleurs, raies, méduses, coraux et j'en passe! Le fond de la mer est à une vingtaine de pieds environ, ce qui donne une excellente visibilité. L'entraînement de natation était donc des plus agréables! J'ai nagé environ 1500m., histoire de reconnaître la première portion du parcours et de m'acclimater à l'eau salée.

Après l'entraînement de natation, nous sommes revenus à l'hôtel pour monter les vélos et aller rouler un peu. À ce moment, j'ai réalisé que la direction et la force du vent seront des enjeux de taille lors de la portion vélo du Ironman. La qualité de la chaussée laisse à désirer par endroit mais ça demeure tout de même mieux que beaucoup de routes au Québec! J'ai roulé une quarantaine de minutes pour voir que mon vélo n'a pas de défaillance et pour activer la circulation dans mes jambes.

La journée s'est poursuivie avec un dîner, une sieste et la réunion des athlètes en ville. Roger et moi sommes allé s'enregistrer à ce moment, chose que Bernard avait fait jeudi avant notre arrivée. Nous avons aussi été voir les exposants qui étaient bien peu nombreux comparativement à plusieurs autres événements 70.3 auxquels j'ai assisté. Ensuite, retour à l'hôtel, souper et dodo!

SAMEDI LE 27 NOVEMBRE 2010: JOUR J - 1 !

La nervosité commence à s'installer de plus en plus. L'heure de vérité approche et je vis un mélange d'excitation et de stress. Je demande à Bernard un conseil pour gérer cette anxiété et celui-ci me répond: Penses-y pas! Merci du conseil Bern! La journée de samedi a été des plus tranquilles: nous sommes allé porter nos vélos et nos sacs de transitions au Parc Chankanaab. Nous avons opter pour y aller en vélo (7,5 km de l'hôtel) plutôt que d'utiliser le service de navette de l'hôtel pour ne pas prendre la chance d'endommager nos chevaux de métal.

En après midi, nous sommes allé relaxer sur le bord de la piscine et de la plage. Nous sommes allé nous rafraîchir à quelques reprises dans la mer et nous avons même nourri un banc de poisson avec des tranches de pain. Ils étaient affamés! De vrai piranhas! La journée s'est terminée avec un souper et dodo à 8h30 (lever à 3h50 le lendemain).

DIMANCHE LE 28 NOVEMBRE 2010: APRÈS 9 MOIS D'ENTRAÎNEMENT, C,EST LE JOUR DE L'ACCOUCHEMENT!

Pour le jour J, j'utiliserai le ''je'' puisque j'ai vécu les choses différemment de mes 2 coéquipiers.

Lever à 3h50 du matin pour aller déjeuner à 4h00. Comme avant chaque triathlon, je mange un bol de gruau, un bagel au beurre d'arachide et des morceaux d'ananas. On ne change pas une recette gagnante après tout! Le stress est définitivement présent et je m'efforce de prendre de grandes respirations pendant le déjeuner et pendant le transport vers le site de la course. En arrivant sur le site, j'ai une bonne envie de pisser donc je me rend vers les toilettes chimiques qui ne sont pas achalandées à ce moment! Ça ne saurait attendre! Par la suite, je me rend à mon vélo qui, heureusement et par le fruit du hasard, est positionné à un endroit voyant et stratégique. J'installe mon sac de bouffe sur ma barre horizontale, j'insère mes bouteilles dans les supports et je gonfle mes pneus (merci à Roger et à sa petite pompe). Pendant ce temps, je continue à boire de l'eau pour rester bien hydraté. Je vais ensuite me faire marquer à nouveau puisque mon marquage de la veille n'a pas fait long feu. À ce moment, je me rend compte que mes cartouches de CO2 sont demeurés dans mon sac à dos à l'hôtel! Comble de malheur: la panique s'empare de moi! Dès que je fini de me faire marquer je vais voir Roger qui me conseille d'aller voir à la petite boutique à l'entrée de la transition, ce que je m'empresse de faire. Il n'en reste plus! Je prend de grandes respirations et je me calme en me disant qu'il y a peu de chances que j'aille un flat puisque mon boyau arrière est neuf et que mes deux boyaux sont très résistants. Roger et Bernard m'encouragent en me disant qu'ils seront derrière moi et qu'ils arrêteront me porter assistance en cas de flat. Cela me rassure et je n'y pense plus. Leçon à tirer: ne rien changer à ses bonnes vieilles habitudes puisque normalement, je laisse toujours mes cartouches de CO2 sur mon vélo lorsque je vais le porter la veille. J'applique ensuite de la crème solaire, sachant très bien que j'allais finir la journée rouge comme un homard. Une seconde envie de pipi apparaît et la file d'attente pour les toilettes chimiques est interminable. Je vais donc pisser plus loin sur la plage, à l'abri des regards.

Je me dirige ensuite vers l'arche de départ pour attendre mes deux amis et leur souhaiter bonne chance avant cette grande aventure. Pendant ce temps, quelques pros s'échauffent à l'aide d'élastiques puisqu'aucun échauffement à l'eau n'est possible. Je serre la pince à Bernard et à Roger et j'attend en ligne pour aller à l'eau comme les 2500 autres participants. Les athlètes pros partaient à 6h40, soit 20 minutes avant les groupes d'âge. Quelques minutes après le départ des pros, des bénévoles nous dirigent sur le quai vers les escaliers pour descendre à l'eau. Je rentre dans l'eau puis je vais me positionner au centre droit, dans les premières lignes de tranchées. Juste pour conserver sa place avant le départ, les gens donnent du coude. Je réalise alors que ce sera un combat de tous les instants pour les premiers 400m. nous séparant du premier virage. Je vois un athlète portant une montre à côté de moi et je lui demande combien de temps il reste avant le départ. Ce dernier me répond 3 minutes et environ 20 secondes plus tard, la sirène se fait entendre sans décompte préalable, surprenant l'ensemble des nageurs. Les premiers 200m. ont été particulièrement violents: j'ai nagé sur des gens, des gens ont nagé sur moi, jai reçu des coups de pieds, des coups de poings, j'ai avalé de l'eau, etc. Un vrai Royal Rumble. Je me suis ensuite dirigé vers l'extérieur pour profiter du calme et de la belle eau et ap`rès environ 500m., plus rien ni personne ne m'a ennuyé pour le restant de la natation. Au niveau de l'eau salée, c'était plus dérangeant au niveau du nez que de la bouche puisque ça chauffait dans les voies nasales. Pendant la natation, je ne me sentais pas topshape mais ma stratégie était de demeurer conservateur puisqu'une longue journée m'attendait en vélo et en course à pied. Tout comme pendant l'entraînement de vendredi, la vue était spectaculaire avec tous les poissons. Je me suis même surpris à être déconcentré par ce paradis marin. Lors du virage des bouées à 3000m., il y avait un sous-marin: un autre spectacle impressionnant!

Je finis par sortir de l'eau et je jette un coup d'oeil au chrono: 1h05. Cela me satisfait amplement. Au même moment, j'entend les encouragements de Josée (femme de Roger) et Sarah (fille de Roger) sans que je puisse les voir. Je jogg à un rythme léger, passe sous les douches pour enlever un peu de sel marin, je me dirige vers mon sac contenant mes trucs pour le vélo et j'entre dans la tente des hommes. Je m'assois, j'enfile bas, mes souliers de vélo et je me rince la bouche pour enlever le goût de l'eau salée de ma bouche pâteuse. Je prend une petite serviette pour m'essuyer le visage. Je prend mon petit pot de crème solaire et je l'insère dans une des pochettes de mon suit. Je met mes lunettes, mon casque et ma ceinture avec mon # de participant et je donne mon sac à un bénévole dans lequel, j'ai pris soins de mettre mes lunettes de natation et mon casque de bain. Je marche rapidement vers mon vélo et j'avais ensuite 150-200m. à parcourir jusqu'à la ligne d'embarquement. J'arrête complètement pour embarquer sur mon vélo et c'est parti pour 180 kilomètres.

Pendant la portion du vélo, je suis mon plan de nutrition à la lettre: eau ou gatorade aux 8 minutes, 1/3 de barre Powerbar smoothies aux 30 minutes, 2 capsules de sel à l'heure. Je n'ai pas pu rouler bien bien longtemps en position aérodynamique puisque je traînais une irritation à l'entrejambe que je n'ai pu guérir avant la course. Plusieurs participants qui me croisaient me complimentaient sur la beauté de mes roues vertes DOT PROJECT. À chaque point d'eau, je changeais mes bouteilles (eau ou gatorade) en agrippant les bouteilles d'une main ferme pour être sur de ne pas les échapper. Après 20 kilomètres, je roulais sur la côte est de l'île: des plages à perte de vue, des vagues frappant les roches de plein fouet qui me rafraîchissaient parfois d'une petite bruine transportée par le vent, quelques vallons ici et la. Bref, des paysages de carte postale! L'entrée dans la ville de Cozumel (environ km 50) se faisait sous une pluie d'applaudissements et avec des encouragements chaleureux de jeunes mexicains: VAMOS! VAMOS! J'avais très hâte à ce moment puisque mes parents étaient venus m'encourager. Lorsque je les ai aperçu, je n'ai pu m'empêcher de verser quelques larmes sous le coup de l'émotion. Un peu plus loin, j'ai vu Sarah et Josée qui m'encourageaient. À ce moment, il me restait 2 tours de 63 km à compléter puisque la seconde transition était située au coeur de la ville. Le deuxième tour fut à l'image du premier en effort, en vent et en chaleur. Même moyenne environ aussi: 30,4 km/h. À la fin du second tour (km 102), les premiers pros me dépassent à une allure fulgurante, eux qui se dirigeaient vers la transition. Le troisième tour, par contre, fut très difficile physiquement et mentalement. J'ai du aller puiser au fond de moi-même pour chaque coup de pédale et j'avais bien hâte d'aller courir. Bernard m'a passé au début du tour et semblait dans une forme resplendissante. J'étais content de le voir passer, lui que j'admire beaucoup pour sa conciliation famille-travail-entraînement. Roger passe à côté de moi quelques minutes plus tard et me demande: Comment-va Monsieur Gauthier. Je lui répond sans gêne: Monsieur Gauthier est peté ben raide! L'arrivée sur la côte fut particulièrement difficile. La vitesse moyenne a même baissé sous les 29 km/h. Comme l'a si bien dit David Gagnon sur facebook: ''Vince Gauthier suffering on the bike''. Un peu avant de virer pour rentrer dans les terres en direction de la ville, un mexicain qui roule à côté de moi se met à chanter et me demande de l'accompagner, ce que je fais de manière peu convaincante. Il m'encourage ensuite à chanter plus fort, ce que je fais! Il me donne ensuite une tape sur l'épaule et me dis: VAMOS AMIGO! Ce simple geste de support me fait un bien immense.

Je fini, de peine et de misère, par rentrer à la transition #2 où, je donne mon vélo à un bénévole pour ensuite aller chercher mon sac de course. Mes parents m'attendent à l'entrée de la transition pour m'encourager! Je rentre dans la tente, je m'assois, change de bas, de cuissards. Je m'essuie le visage avec une serviette et je met ma casquette de Timberman 70.3 2010 puisque j'en garde de bons souvenirs! J'enfile mes souliers de course et c'est parti pour un marathon (42 km qui se découpe en 3 boucles de 14 km). Mon premier marathon! Je sors de la tente et j'entend les encouragements de Sarah et Josée (que je tiens à remercier pour leur support inconditionnel tout au long de la journée). Le début de la course à pied se fait bien mais j'ai une terrible envie de pipi. J'attend au premier ravitaillement pour aller dans une toilette chimique: un vrai fourneau! Le premier tour de 14 km se fait assez bien malgré la chaleur infernale (31 degrés : 39 degrés avec l'humidité) Ouff! Je tente par tous les moyens d'abaisser ma température corporelle avec de l'eau et de la glace. L'eau était présentée sous le format d'un petit Mr. Freeze que l'on devait percer avec les dents. Plutôt ingénieux et pratique comme format! Le premier tour s'est fait à un ''pace'' d'environ 5:40 du km et tout comme à vélo, l'entrée dans la ville était soulignée de belle manière par les spectateurs. Cette fois-ci, on pouvait également entendre des tambours. Un peu avant le ''turnaround'', Josée et Sarah continuent de m'encourager et je leur répond avec un beau sourire! Je vire pour mon second tour et je vois ma mère qui pleure de joie et de fierté. J'arrête pour l'embrasser et pour lui dire que je l'aime et je repars pour mon deuxième tour avec une bonne grosse dose d'amour :) ! À ce moment, le ''pace'' diminue graduellement pour dépasser la barre du 6 min/km. Quelques fois, en voyant d'autres athlète marcher, l'idée de marcher aussi m'apparaît alléchante. Idée que je repousse immédiatement. The fastest way home is to go home! La chaleur continue à se faire sentir et les points d'ombre sont rares. Au niveau de ma nutrition, je prend un gel aux 30 minutes et ds bananes et des pretzels (électrolytes) à l'occasion. Je m'hydrate à chaque ravitaillement avec de l'eau ou du gatorade et quelques fois du coke qui donne un petit boost! Le deuxième tour marque un changement de stratégie puisque je marche une dizaine de secondes à chaque point d'eau, ce qui divise le parcours et qui est plus facile psychologiquement. Quand je croise Bernard et Roger sur le parcours, nous nous encourageons mutuellement. Le retour dans la ville est toujours aussi motivant. De plus, un gigantesque drapeau flotte au dessus du coucher du soleil. Le troisième tour sera moins incommodant au niveau de la chaleur puisque la pénombre s'installe graduellement. Je m'élance alors vers mon troisième 14 km qui sera éventuellement marquée par des crampes aux quadriceps et aux mollets. À environ 1,2 km du ''turnaround'' de la borne de 35 km, je croise Roger et Bernard qui marchent côte à côte. Bernard me dit: Dépêche-toi! On t'attend! On va finir à 3! Je continue à courir au même rythme et à environ 5 km du finish line, je les rejoins. Nous courons alors côte à côte les 3. Trois mousquetaires! C'est désormais un pour tous et tous pour un! J'apprécie énormément ce geste de solidarité et d'amitié de la part de mes deux accolytes. Nous arrêtons aux ravitaillements pour consommer coke et pretzels afin d'aller chercher des électrolytes et aussi parce que c'est bon des pretzels! Nous sautons le dernier ravitaillement car la fin approche. La récompense après 9 longs mois de travail et de sacrifice! Nous avions élaboré notre stratégie de finish: les trois, main dans la main pour avoir le même temps et ainsi déjouer toute statistique et tout pari des gens qui nous suivaient au Québec! C'est avec ue foule en délire que les trois valeureux combattants ont fait leur apparition pour franchir les derniers mètres les séparant du titre d'homme de fer. Le sentiment d'accomplissement était incroyable. Après des étreintes émotionnelles avec Roger et Bernard, j'ai éclaté en sanglots tel un jeune veau! J'étais extrêmement heureux de partager ce moment unique avec mes deux partenaires d'entraînement. Bernard et moi n'avons pas manqué de remercier Roger, notre coach et notre conseiller de tous les instants!

Après 12 heures 2 minutes et 31 secondes, me voilà un IRONMAN! Wow!

Mon séjour s'est terminé avec des siestes et un programme de réhydratation comprenant: pina colada, margarita, corona, daiquiri aux fraises, mojitos. J'ai également fait une plongée sous-marine de 45 minutes dans les récifs de corail avec des milliers de poissons tropicausx, une raie et une tortue de mer. Pour les adeptes de Nemo, j'ai même vu Doris! Nemo est toujours introuvable!

C'est avec la tête pleine d'images et le coeur plein d'émotions que je rentre au pays!

À la question: Est-ce que je ferai un autre Ironman? Je répond: Ce n'est qu'un début!

Et vous? Oserez-vous? Après tout, plus c'est long, plus c'est bon! ;)

IRON-VINCENT 2010

Athlète du mois de novembre: Catherine Lachapelle




Catherine Lachapelle a été choisie comme athlète du mois de novembre pour son excellent travail à l'entraînement et sa persévérance dans le but de s'améliorer!

Continue ton excellent travail! ;)

L'équipe d'entraîneurs de Tri-O-Lacs